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Qui n’est pas venu une fois au Château d’Aujac n’a pas voyagé. Dans ce lieu médiéval mythique inscrit aux monuments historiques, perché sur la haute vallée de Cèze, tout n’a pas fini de se faire découvrir. Du Moyen-âge à ce jour, le Château d’Aujac, dit Cheylard d’Aujac, étonne davantage tant ses visiteurs que ses propriétaires, qui, qu’on se le dise, continuent de revêtir la cape des visiteurs... D’âge en âge, de siècle en siècle, il y a tant à connaitre de ce château… Aujourd’hui, qu’en est-il ?
Ce qu’il y a à voir…
C’est impatiemment qu’on attendait que le Château d’Aujac puisse ouvrir ses portes à nouveau. Et nos attentes se sont fait entendre… C’est après deux mois de fermeture, suite à une entrée féérique durant les journées du patrimoine, qui ont eu lieu le 15 et le 16 septembre2018, que le Château d’Aujac annonce officiellement l’ouverture de ses portes. Actuellement, il est possible, seul, en cape d’historicien, ou accompagné, entre amis ou en famille, de découvrir chaque recoin de ce château fort tous les dimanches après-midi jusqu’au premier novembre inclus.
Qu’y a-t-il à y voir ?
A l’extérieur, Le Château raconte ses merveilles moyenâgeuses. Une fois pénétrée, de nombreuses pièces rares et datées des siècles auparavant nous invitent à aller plus loin dans notre expédition, tant les éléments constituent des éveils à la curiosité.
Parmi eux, il a été découvert et mis à la disposition de l’admiration du public un brûle parfum en terre cuite datant de l’Ier ou du IIèmesiècle ou encore un poids monétaire espagnol, mais aussi une bague de promesse datant du XVIIème ou du XVIIIème siècle. La liste est encore longue, la découverte s’ouvre à vous dans cette niche à siècles passés…
« Le château est très beau et la vue sur tout le secteur est magnifique. Ce qui donne de la valeur à cette visite est la qualité de la visite guidée : passionnante,clair, très pédagogue, on a tous adoré ! Quand on voit ensuite dans les vidéos tout ce qui a été fait par ses passionnés, ça force l’admiration ! » raconte Ageleo, visiteur épris, sur Tripadvisor.
Un retour dans le passé sans machine à voyager…
A Cheylard, l’architecture de ce château féodal constitue la machine à voyager.
Ce majestueux château fort qui possède des tours carrés mais aussi des tours rondes peut servir de substitut de machine à voyager dans le temps : on fait un véritable bond en arrière car on a l’impression de visiter le château médiévale d’antan. Pourquoi ? les propriétaires se sont assurés de maintenir toute son authenticité médiévale d’antan… Des pierres bâtissant l’édifice à l’extérieur à l’aménagement des salles d’accueil à l’intérieur, on ne peut que se sentir roi en déambulant dans cet espace de la seigneurie du XIIIème siècle.
« L’édifice est magnifique, bien dans son jus. Il n’y a pas eu, au fil du temps, tous ces ajouts, ces parasitages que l’on connaît dans de nombreux châteaux. Ceci grâce, sans doute, au fait que les propriétaires sont partis aux XVIème et XVIIième siècles, ce qui n’entraîna pas de modification. C’est un bâtiment d’un exceptionnel intérêt, qui a ensuite été racheté, après la Révolution, par des paysans aisés » nous déclare Philippe Durand, maître des conférences à l’université de Bordeaux.
Des secrets qui se dévoilent petit à petit…
Le site du Cheylard d’Aujac constitue une véritable terre de chasse aux trésors. Des siècles plus tard, c’est un passé qui refuse de se terrer dans l’histoire qui resurgit à travers les lieux et les signaux qu’il laisse à travers les éléments du château…
La surprise du Cheylard d’Aujac
Le Monument Historique qu’est le Cheylard d’Aujac n’a pas fini de nous surprendre. On a beau le classer aux Monuments Historique, mais en vain. On aurait tort de penser que cet édifice n’aurait plus rien de nouveau à nous proposer vu logiquement, son âge, qui a plusieurs siècles à son compteur. Mais en 2015, le château nous a fait un beau cadeau : la découverte d’une bulle de la maison des Bernard d’Anduze qui date du XIIème siècle.
Nul besoin d’être cinéphile pour remarquer, dans les films du roi Arthur, que celui-ci scelle souvent ses lettres, ses documents officiels ou encore ses parchemins avec un sceau qui imprime sa marque dans la cire. On qualifie ainsi de bulle le sceau qui accompagne le document alors authentifié. Et bien…
La bulle qu’on a trouvé au Château d’Aujac possède une particularité : elle n’est pas en cire, mais en plomb. Quel rapport y a-t-il ? Cela montre la puissance de celui qui a imposé le sceau. D’après des recherches de Gilbert Lautier, un homme des lettres, et Marlene Pouget, l’héritière du château, il n’existerait que 5 originaux connus de ce type de bulle. Aussi rare que vieux, la bulle d’Aujac est une merveille à ne pas faire rater à vos pupilles !
Quand ce que l’on cherche n’est pas toujours ce que l’on trouve…
Ce fut un accident qui a permis de découvrir le fameux pont-levis que le Cheylard d’Aujac nous cachait dans ses entrailles.
Le 3 mars 2016, il y a eu une grosse inondation : une canalisation d’eau s’est rompue devant le portail. Pris par la peur des répercussions qu’aurait eues cette catastrophe sur les fondations et les maçonneries mais aussi sur les canalisations électriques qui se situent en profondeur, une vérification des dégâts s’impose. Et là, la malchance s’est transformée en aubaine : c’est par ce plus pur des hasards qu’on a découvert des éléments qui prouvaient l’ancienne existence d’un pont-levis.
Le nouvel objectif était limpide comme de l’eau : il fallait reconstituer ces éléments afin de donner un pont-levis à notre château. Toute une salve de spécialistes vient donc à la rescousse, des chercheurs aux universitaires, afin de comprendre son fonctionnement. De fil en aiguille, le menuisier retraité du village, Jean Roux, s’occupa ensuite de reconstituer un pont-levis semblable à celui de l’époque. C’est ainsi que 4 mois après sa découverte, le Cheylard d’Aujac obtient son tout nouveau pont-levis à l’image de celui de son origine.